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Le préfet de police de Paris « favorable » à une prolongation du recours à la vidéosurveillance algorithmique expérimentée pendant les JO

Le recours, à titre expérimental, à la vidéosurveillance algorithmique cet été durant les Jeux olympiques et paralympiques « a démontré son utilité » et, compte tenu d’un « bilan » qu’il a qualifié de « positif », le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, considère qu’il y a lieu de « proroger » cette utilisation de l’intelligence artificielle pour analyser les images.
« Nous présenterons le bilan au comité d’évaluation et au gouvernement. A titre personnel, et c’est la proposition que nous allons pousser [à la préfecture], nous sommes très favorables [à une prolongation] », a déclaré M. Nuñez lors d’une audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, mercredi 25 septembre, tout en ajoutant que « c’est le gouvernement qui proposera ou pas la reconduction de ce dispositif. Je ne peux pas m’engager plus que cela ».
L’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique avait été autorisée par une « loi JO », adoptée en mai 2023, donnant lieu à de vifs débats, tout particulièrement sur le respect des libertés individuelles. Elle avait été circonscrite à la détection de différents comportements ou événements prédéfinis comme « anormaux » (objets abandonnés, chutes, mouvements de foule, etc.), excluant officiellement toute reconnaissance faciale.
Sa durée avait été étendue au-delà des seuls Jeux, jusqu’au 31 mars 2025, un rapport devant toutefois être remis par le gouvernement au Parlement au plus tard le 31 décembre cette année. Ces derniers mois, la Quadrature du Net, association de défense des libertés numériques, avait dit craindre que les pouvoirs publics « utilisent un moment exceptionnel », en l’occurrence les Jeux, « pour rendre une technologie acceptable » et que se normalise un dispositif dont elle estime qu’il peut conduire à des dérives sécuritaires.
Durant les Jeux, l’utilisation de cette technique d’analyse des images s’est faite, au niveau de la Préfecture de police, « sur une dizaine de sites », a expliqué M. Nuñez, précisant que, si « pendant les Jeux olympiques, nous avons expérimenté beaucoup de choses », « les dispositifs étaient beaucoup plus opérationnels » pendant les Jeux paralympiques. La RATP et la SNCF ont, elles aussi, expérimenté la même technologie cet été dans les transports.
« Nous les avons utilisés plus souvent [lors des Jeux paralympiques], notamment lors de la cérémonie d’ouverture », a-t-il ajouté, précisant que cela avait donné lieu à « un certain nombre d’alertes dans les cas prévus par la loi, et uniquement ça ». Mais sans induire d’interpellations : « Je n’ai pas connaissance que nous en ayons fait. Ce n’était pas le but. Le but était de détecter un flux ou un mouvement anormal. Et, en ce sens, c’est un outil d’aide très utile. Je ne demande pas plus », a déclaré le préfet, réfutant tout objectif de « surveillance généralisée », évoqué par la députée (La France insoumise) Elisa Martin.
A l’appui de l’expression de son souhait de prolongation de l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique, le préfet de police a fait valoir que cette dernière serait plus utile pour des événements de moindre dimension que les Jeux olympiques et paralympiques.
« Pour des manifestations sportives ou culturelles isolées – des concerts par exemple –, nous n’avons pas les mêmes renforts sur le terrain que ceux que nous avons eus pendant les JO, a souligné M. Nuñez. Et donc cette assistance aux opérateurs de vidéosurveillance revêt un caractère plus important. »
« On a eu des baisses significatives de la délinquance » pendant les Jeux olympiques et paralympiques en Ile-de-France, a assuré le préfet de police, Laurent Nuñez devant les députés, mercredi. La forte présence des forces de l’ordre a « évidemment eu un impact très direct », a-t-il relevé. Pendant les JO, les atteintes aux biens ont baissé de 15 %, les violences physiques crapuleuses de près de 35 %, les vols à la tire dans les transports de 20 % et les vols avec violence dans les transports de 41 %. Pendant les paralympiques, les atteintes aux biens ont baissé de 30 %. « Pour les violences physiques crapuleuses dans les transports, c’était 47,5 % , les vols à la tire dans les transports, moins 38 %. Et 42 % pour les vols de violence dans les transports ». Le préfet de police a tenu à souligner que la baisse remontait à la mise en place d’un « plan délinquance zéro » à l’automne 2022 et concernait plus largement l’année 2024.
Philippe Le Coeur
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